La Provence

Situation géographique & historique :

La Provence est une région historique et culturelle ainsi qu'une ancienne province dans le Sud-Est de la France, s'étendant de la rive gauche du Rhône inférieur à l'ouest, jusqu'au fleuve Var à l'est et bordée au sud par la Méditerranée.
La Provence fait aujourd'hui partie de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et correspond aux départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Bouches-du-Rhône, du Var et d'une partie du Vaucluse, des Alpes-Maritimes et de la Drôme.

Relief :

Le relief de la Provence est globalement vallonné avec, dans sa partie centrale, des Préalpes impressionnantes et à l'est et au nord-est les Alpes du sud culminant à 3 412 m à l'Aiguille de Chambeyron (Alpes-de-Haute-Provence). Plus au sud se situe le massif du Pelat qui s'élève à 3 050 m. De part et d'autre du Var ainsi qu'à l'est du Verdon, les Préalpes de Castellane, qui culminent au Puy de Rent à 1 996 m, sont constituées de plateaux et de chaînons orientés ouest-est. Les Plans de Haute-Provence délimitent les préalpes des collines centrales (Plateau de Valensole, Plan de Canjuers, Plateau d'Albion). À l'ouest, le massif du mont Ventoux, situé majoritairement dans le Comtat Venaissin, déborde en Provence où son altitude atteint les 1 600 m dans la forêt domaniale de Sault. La Montagne Sainte-Victoire, célèbre pour les peintures de Cézanne, domine le Pays d'Aix. Citons également les Alpilles dans les Bouches-du-Rhône, le Grand Luberon, dans le Vaucluse, culminant au Mourre Nègre et enfin le massif de la Sainte-Baume, qui s'étend d'ouest en est, de Gémenos (Bouches-du-Rhône) à Mazaugues (Var).
Les côtes de Marseille à Menton sont plutôt escarpées (Calanques, Maures, Esterel). L’érosion due aux orages violents d’été pouvant constituer des ravines assez creusées.
L’ouest de la région est marqué par la plaine de la Crau et la Camargue, formée par le delta du Rhône, qui constituent les seuls véritables espaces plats de la région provençale.

Les cours d'eau qui traversent la Provence :

  • le Rhône forme la frontière occidentale de la région. Le Rhône a le second débit de tous les fleuves s'écoulant en Méditerranée, après le Nil. Se jetant dans une mer sans marée, le fleuve a formé un delta (La Camargue).
  • La Durance prend sa source vers 2 390 mètres d'altitude, au pré de Gondran. La source se trouve à proximité de l’ancien Fort du Gondran, sur la commune de Montgenèvre dans les Hautes-Alpes, près de la frontière italienne. Elle se jette dans le Rhône à quelques kilomètres au sud-ouest d'Avignon. La Durance est une rivière dite « capricieuse » et elle était autrefois redoutée pour ses crues.
    (la tradition provençale dit que les trois fléaux de Provence étaient le mistral, la Durance et le Parlement d'Aix).
  • Le Verdon, prend sa source au pied de la Tête de la Sestrière (altitude 2 572 mètres), et se jette dans la Durance après avoir parcouru quelques 175 kilomètres. Ses gorges sont particulièrement réputées.
  • le Var, qui prend sa source à une altitude de 1 790 mètres, au sud du col de la Cayolle, et parcourt 114 kilomètres dans les Alpes-Maritimes (il ne traverse plus le département qui porte son nom) avant de déboucher dans la mer Méditerranée entre Nice et Saint-Laurent-du-Var. Le Var, est considéré comme la frontière naturelle entre la Provence et le pays de Nice.
  • l'Argens traverse le département du Var de Seillans à Fréjus, où il se déverse en Méditerranée.

Climat :

La Provence est une région au climat méditerranéen avec des étés chauds et secs. Les hivers y sont doux près de la côte, généralement humides à l'est, mais sont plus rudes dans le nord et le nord-est (Pelat, Ubaye, Préalpes de Digne) où le climat devient alpin.
Dans sa partie centrale et méditerranéenne la végétation de la Provence est du type garrigue, la sécheresse d'été la rendant particulièrement vulnérable aux incendies. En revanche dans sa partie la plus orientale et la plus alpine, elle devient plus verdoyante et humide.
Le vent principal est le mistral, dont la vitesse peut aller au-delà des 110 km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an.

Langue :

La langue historique de la Provence est l'occitan. Plusieurs associations oeuvrent pour le développement du provençal. En 1854, autour de Frédéric Mistral se forme le Félibrige à Châteauneuf-de-Gadagne, association littéraire qui se donne pour objectif la restauration de la langue provençale et la codification de son orthographe par la littérature et particulièrement par la poésie. En 1904, Mistral obtiendra le prix Nobel de littérature pour Mirèio (Mireille).

Flore et Faune :

La Flore que l'on rencontre en Provence et typiquement méditéranéenne. Sur le littoral provençal la flore est essentiellement une flore de maquis et de garrigue (Chêne kermès, Myrte, Ciste blanc, Bruyère arborescente, Pin parasol, Chêne liège, Tamaris).
La Faune du littoral comprend essentiellement des oiseaux d'eau (Flamants, hérons, limicoles, anatidés, grèbes et rapaces); des reptiles (lézard vert, lézard ocellé, Cistude d'Europe et toprtue d'Hermann); des mammifères (Sanglier, Ragondin).

La plaine de la Crau

Au pied des Alpilles, entre la Camargue et l'Etang de Berre, la plaine de la Crau couvre 600 km². On y distingue très nettement deux Crau :

  • La Crau verte du nord, la plus fertile, mise en valeur par l'irrigation grâce à Adam de Craponne, et où se pratiquent de nombreuses cultures, dont la production du "foin de Crau" (AOC), particulièrement réputé pour sa valeur nutritive.
  • Au Sud, se situe la Crau sèche. Cette plaine de galets semi-désertique abrite une végétation adaptée aux rigeurs climatiques. On nomme ce paysage le coussoul en provençal et c'est là que paissent les moutons depuis l'Antiquité. Cette pratique pastorale permet de maintenir un écosystème exceptionnel, abritant notamment de nombreux oiseaux : l'oedicnème criard, le vautour percnoptère, l'outarde canepetière ou encore le ganga cata qui ne vit en France que dans la Crau.

Le coussoul de la Crau et le Pastoralisme

Steppe d’exception, le coussoul de la Crau retrace 6000 ans d’interactions entre la Nature, l’Homme et le Mouton. Pendant des millénaires le delta laissé par la Durance a été façonné par les troupeaux pour créer un milieu unique au monde, abritant une faune exceptionnelle et diversifiée héritée des steppes africaines.
Depuis les années 1990, les acteurs de l’environnement et du monde agricole ont uni leurs forces pour sauvegarder la Crau, sa nature exceptionnelle et les activités agricoles qui la soutiennent. Aujourd’hui, les coussouls de Crau bénéficient d’un statut de protection fort : une Réserve Naturelle de plus de 7400 hectares. Pour protéger et faire vivre ce double patrimoine naturel et pastoral, agriculteurs et acteurs de l’environnement ont conçu un projet commun : en septembre 2004, le Conservatoire-Etudes des Ecosystèmes de Provence (CEEP) et la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône ont été nommés co-gestionnaires de la Réserve naturelle.

Le coussoul de la Crau est parcouru par les moutons depuis d'Antiquité comme en témoignent de nombreux vestiges de bergeries romaines. Le XIXè siècles voit la création de la race "Mérinos d'Arles" réputée pour la finesse de sa laine, aujourd'hui élevée pour la viande suite à l'effondrement des cours de la laine. Le coussoul est pâturé essentiellement au printemps avant le départ en transhumance dans les Alpes.

Le coussoul est renommé pour sa faune en particulier les oiseaux typiques des steppes.
Parmis les espèces que l'on rencontre, on peu citer :

  • le Ganga cata qui ne niche nulle part ailleurs en France.
  • le Faucon crécerellette.
  • l'Outarde canepetière.

L'OEdicnème criard, le Pipit rousseline, la Chevêche d'Athéna, le Rollier d'Europe, l'Alouette calandrelle sont aussi des nicheurs que l'on rencontre dans le Coussoul.
Le Faucon de kobez, le Milan royal et le Pluvier guignard se rencontre en migration ou en hivernage.

L'Abbaye cistercienne de Sénanque :

Enserrée dans le creux de son vallon, l'Abbaye Notre-Dame de Sénanque demeure comme un des plus purs témoins de l'architecture cistercienne primitive. Cette abbaye en activité est située sur la commune de Gordes, dans le département français de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Fondée en 1148, elle devient abbaye en 1150. Celle-ci fait partie, avec l'abbaye de Silvacane et l'abbaye du Thoronet, des « trois soeurs provençales », qui témoignent du grand rayonnement de l’ordre cistercien en Provence.
Aujourd'hui prieuré de l'abbaye de Lérins, le monastère, situé dans le vallon où coule la Sénancole, est toujours occupé par une communauté de moines cisterciens de la Congrégation Cistercienne de l’Immaculée Conception.

Architecture :
L'abbatiale, d'un style roman très sobre, est édifiée en calcaire, taillé et assemblé en grand appareil régulier. Les toitures sont couvertes de lauzes. Elle présente une orientation peu fréquente, le conodine étant orienté au nord-est et la façade principale au sud-ouest. Habituellement symbolique, celle-ci a été déterminée par le sens de la vallée. Le chevet est composé d'une abside semi-circulaire unique. Cette abside est couronnée d'une corniche moulurée et est percée de trois baies en plein cintre à simple ébrasement surmontées chacune d'une arcade en forme de sourcil. Elle s'appuie sur la croisée du transept qui présente des pans coupés, des trous de boulin et une corniche saillante soutenue par des corbeaux géométriques.
La croisée du transept est surmontée par un petit clocher carré percé lui aussi de trous de boulin et couronné par un toit en pierre de taille terminé par une croix de pierre. Ce clocher est typique de l'architecture romane cistercienne, qui prône la sobriété.
L'abbaye possède également un cloître roman dont les galeries sont rythmées par des arcs de décharge abritant des triplets d'arcades en plein cintre supportées par des colonnes surmontées de chapiteaux à feuilles d'eau.